· 

Jour Royal

Dimanche 18 Novembre 2018, nous avons dormi à Bahia Inutil. Triste nom pour un endroit complètement magique.

On connait le manchot Empereur, celui qui se dandine sur la glace de l'Antarctique, difficile d'aller lui rendre une petite visite (même si nous ne renonçons pas à l'idée ... un jour ...). Son petit frère, le manchot royal, a quitté les glaces polaires pour des îles plus "chaudes", Géorgie du Sud, Kerguelen ... pas plus faciles d'accès ceci dit ! Et, miracle, une colonie est remontée jusqu'ici, seul endroit au monde où l'on peut en voir si facilement, il suffit de se garer et de marcher une centaine de mètres. Enfin, il faut d'abord passer par la caisse, on est dans une estancia privée.

Le vent est particulièrement déchainé aujourd'hui (on a vraiment eu de la chance hier lors de la traversée) mais le manchot royal est bien protégé sous son beau plumage. Il a l'habitude de chasser jusqu'à 200m de profondeur dans les eaux glaciales du pôle sud .

Les règles sont strictes (et c'est très bien), il est interdit de s'en approcher à moins de cinquante mètres. Une palissade délimite l'accès et coupe un peu le vent. Et une fois de plus c'est l'émotion en voyant apparaitre ce petit groupe. Jamais nous n'aurions imaginé avoir la chance d'approcher de tels animaux !

Prendre des photos devient compliqué, j'ai du mal à tenir l'appareil qui vibre et tremble sous les rafales.

Cette espèce est en danger à cause du réchauffement climatique. Ils ne pondent qu'un œuf tous les deux ou trois ans et cette année les poussins ont été peu nombreux. C'est donc un vrai privilège de pouvoir observer ce petit groupe en Terre de Feu. Ils sont magnifiques, les vrais pingouins des livres d'image. Aloys avait adoré "la marche de l'Empereur", il n'en revient pas de les voir d'aussi près même si ils sont plus petits que les Empereurs, entre 85 et 95 cm.

Les "petits" n'ont pas encore perdu leur plumage bien chaud de bébé. Ils vont bientôt muer mais pour l'instant ils ont quand même un drôle de look !

Comment ne pas fondre devant un tel spectacle ? Le vent finit par nous pousser vers la sortie et nous partons, émerveillés, une fois de plus dans ce voyage. Irréel !