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Rio vue du Corcovado

Jeudi 19 Juillet 2018, nous sommes réveillés à l'aube, en pleine forme. Nous sautons dans un taxi pour aller à Cosme Velho, la jolie petite gare du tram rouge qui grimpe le Mont Corcovado en-haut duquel s'élance le Cristo Redentor. Départ à 9h. Mieux vaut arriver tôt pour éviter les hordes de touristes !

Le train démarre à l'heure, la pente est raide pour accéder au sommet, 710 m d'altitude. On se hisse dans la forêt de Tijuca, une forêt tropicale en plein cœur de Rio ! De temps en temps le train fait un arrêt ce qui permet aux vendeurs d'eau d'écouler leur stock de bouteilles. Petit à petit le brouhaha de la ville est remplacé par le chant des oiseaux, on guette le cri des singes, il parait qu'il y a des paresseux et des singes hurleurs dans cette forêt. Mais le bruit strident des freins couvrent tout le reste.

On arrive presque au pied du Cristo Redentor, quelques marches raides ou un ascenseur et le voici qui se dresse de ses 38 m, veillant sur Rio et les Cariocas depuis 1931, étincelant dans le bleu du ciel. Chacun veut sa photo, son selfie, bras étendus, les gens se couchent par terre pour essayer d'avoir la bonne perspective, restent des heures à parfaire la pose, à recommencer, le sourire figé pour l'éternité de leur album photo 2.0 . On va plus vite, c'est donc bien imparfait mais bien plus naturel !

Et de là-haut le regard plonge dans la baie de Rio, magnifique malgré la brume qui commence à monter de la mer. On comprend mieux la ville et ses recoins, le charme qui émane de la végétation, les nombreuses plages qui ont fait sa réputation, les favelas qui se sont étagées au fil du temps sur les hauteurs délaissées par des architectes dont les constructions vieillissent sans que personne n'y prête attention. Amalgame de tout, foisonnante, bruyante, métissée, chantante, gaie, pauvre, ouverte, rude et douce, c'est Rio vue d'en haut.

Nous y passons un long moment, subjugués, bercés par le vent, dégustant des assiettes de fruits frais et du sorbet d'Açaï, cette baie pleine d'énergie venue d'Amazonie dont raffolent les Brésiliens. On discute un moment avec Carole, une française danseuse de salsa, son mari Cubain et leur petit garçon, nos échanges sur le voyage, leur regard sur Rio qu'ils parcourent de club de danse en club de danse.

On reprend le train rouge, on dévale la pente, retour au cœur de Rio. On se fait déposer à Santa Teresa, un quartier un peu bohème et plein de charme, au-dessus du Centre. Mais finalement la journée est bien avancée, nous décidons de rentrer et de revenir une autre fois, de prendre le temps et prendre le Bonde, la dernière ligne de tram de Rio.