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Parenthèse à Paraty

Jeudi 26 Juillet 2018, 11h30, le bus quitte enfin la Rodoviaria avec une demie heure de retard. 4 heures de route nous attendent pour rejoindre la petite ville de Paraty, au cœur de la Costa Verde,  à 250 km au sud de Rio. Nous avons trouvé une petite maison dans la forêt, une rivière en contrebas, le calme absolu après l'enfer du bruit de Rio. On va s'y poser pendant dix jours sans rien ou presque à visiter. Aloys doit faire une semaine d'évaluations, j'ai un gros retard à rattraper sur le blog et on a tous envie de calme. Aloys est ravi d'avoir un grand jardin, une cascade pour se baigner, un chien avec qui jouer, des poules à nourrir, des œufs à ramasser, des petits singes à regarder jouer dans les bananiers, des oiseaux  colorés à observer !

Nous arrivons à la gare routière de Paraty et c'est Erineide et son mari qui viennent nous chercher. La trentaine, adorables, ils nous conduisent à travers une piste jusqu'à leur petite maison. Nous sommes ravis ! On discute un long moment avec eux, ils nous font découvrir la rivière que l'on traverse pour aller se ravitailler en Cachaça, l'alcool local qui sert à faire la Caïpirinha ! La distillerie est juste là ! 

On n'entend rien d'autre que le bruit de l'eau et les oiseaux qui chantent, un petit paradis.

Le lendemain Ery vient nous chercher pour nous conduire à Paraty, à 6 km. On a décidé de louer une voiture, la maison est quand même très isolée. Nous trouvons rapidement notre bonheur. Ery nous laisse sur le boulevard principal de la ville "moderne" que l'on suit jusqu'à une place qui marque l'entrée de la vieille ville coloniale. En 1667, Paraty est un port duquel partent les navires chargés de l'or trouvé dans les montagnes du Minas Gerais. Les richesses du Brésil sont envoyées vers Lisbonne. Ville un peu secrète, aucune route n'y menait avant les années 50. La ville s'endort doucement lorsque la route de l'or passe finalement par Rio. Nous tombons instantanément sous le charme de ce petit bijou intacte, figé dans le temps, un musée à ciel ouvert avec ses ruelles aux gros pavés irréguliers, ses maisons blanches aux portes colorées. Tout est transformé en petites boutiques, restaurants, bars, ateliers d'artistes. Déambuler dans les ruelles est un enchantement.

Une particularité ajoute à son charme : la marée envahie les ruelles. L'eau monte vite, des passerelles sont installées pour pouvoir traverser et gagner les trottoirs en hauteur. Fascinant pour Aloys qui n'en revient pas que la mer puisse entrer dans une ville !

Le lendemain je suis malade. Une grosse grippe me cloue au lit plusieurs jours. Et il pleut, des cordes, sans discontinuer ! Heureusement que nous sommes bien dans notre cocon. On reste zen, Aloys bosse, on a le temps, on regarde des films, chose rarissime ! Entre deux quintes de toux épuisantes j'essaie d'avancer le blog, de trier les photos. On ne s'ennuie pas.

Entre deux orages on se ballade un peu dans les ruelles de Paraty, on adore. Mais je retourne au lit , j'ai des maux de tête épouvantables qui me réveillent la nuit, une grosse crise de sinusite qui commence à me saper le moral. Le pharmacien du coin me donne des gouttes, de l'aspirine et de la vitamine C, il faut attendre que ça passe. Et toujours cette pluie ....

Paraty c'est aussi des plages cachées, de l'eau émeraude, des bananiers, des cocotiers. Nous n'aurons pas vu cette facette mais ça ne nous manque pas, les plages paradisiaques et désertes on connait ! On regrette juste de ne pas avoir pu profiter de la jolie lumière qui baigne souvent cette côte magnifique. Et je n'ai pas bu une seule Caïpirinha !!! Mais c'est aussi ça le voyage,  il faut apprendre à s'adapter et finalement on y arrive assez bien ... pour l'instant ! Demain on retourne à Rio.