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Gibraltar

Samedi 24 Mars 2018, notre descente de l'Espagne s'achève en face du rocher so British. Nous avons vécu une nuit particulièrement agitée du côté d'Alméria à cause d'une tempête. Le long de la côte hyper ventée  les "villes" se succèdent, cités factices pour retraités européens, la laideur des immenses complexes immobilier nous attriste. Tout comme les hectares de champs de culture sous plastique que le vent dissémine partout sans que personne ne s'en inquiète. Pendant que l'on disserte sur les plaies de l'Espagne Aloys pratique son activité favorite en voiture, il dort ! Et nous trouvons un bivouac qui nous réconcilie avec cette méditerranée bétonnée, ce "jardin potager" de l'Europe. On pénètre dans l'enceinte privée d'un golf, une barrière s'ouvre, le gardien nous laisse passer et nous pouvons descendre vers la mer en empruntant un petit chemin de terre. Plus on avance plus l'air est doux, ça commence à sentir l'Afrique.

On se réveille sous la pluie, alors que faire ? Un peu de ménage car oui, on n'y échappe pas à bord de Philéas ! Au cours d'une éclaircie j'emmène Aloys en balade et on découvre que nous ne sommes pas seuls sur cette plage, sur ce rivage ...

Le ciel se cherche aujourd'hui, il joue avec la lumière. C'est une journée calme et parfaitement studieuse avec une cour de récré idéale.

Lundi 26 Mars 2018, je regarde le soleil se lever entre l'Europe et l'Afrique dont on voit la côte. Le temps est très calme, ça tombe bien car on embarque à midi pour le Maroc. Avant de partir on discute avec Marc, un allemand qui rentre chez lui sans enthousiasme et on le comprend. Il nous donne ses cartes sim; rencontres entre voyageurs toujours trop courtes, on passerait des heures à échanger nos points de vue. Mais le bateau est réservé, on a hâte de traverser le détroit, la mer est idéalement plate alors on file au port d'Algesiras se ranger dans la queue d'embarquement.

Algesiras, détroit de Gibraltar

Bien rangés dans la file d'embarquement nous attendons notre tour et finissons par garer Philéas dans le ventre du ferry pour sa première traversée. Ça se fête ! On apprend au passage qu'il existe une bière brassée au Maroc, la Casablanca, très bonne ! On se dépêche car il ne faut qu'une heure et demie pour accoster dans le grand port moderne de Tanger Med,  une cinquantaine de km avant Tanger. Nous passons la frontière assez rapidement et voilà, il est 1 h de moins, à nous le Maroc ! On décide de partir versle Rif, région berbère du nord, ancienne colonie espagnole, montagneuse et productrice de grandes cultures et de cannabis ! La route grimpe, on dépasse Ceuta, enclave espagnole, on suit la mer, notre premier arrêt sera dans la ville balnéaire de Martil où se trouve le seul camping de la région. On a besoin d'eau et de faire une lessive.