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Lisbonne et ses collines

Mardi 19 Juin 2018, pour visiter Lisbonne mieux vaut s'équiper rando ! La ville, bâtie sur sept collines, n'est qu'escaliers, rues pentues, belvédères sur fond de toitures tuilées et de rues pavées, tout ça le long du Tage. On se fait déposer en haut du Barrio Alto pour entrer dans le vif du sujet. Nous n'avons rien préparé, rien planifié, rien à cocher. Juste flâner dans les ruelles aux tons pastel défraichis. Des guirlandes décorent les rues pour la Saint Antoine de Padoue, né à Lisbonne vers 1193 et fêté dans la nuit du 12 au 13 Juin. Ou aussi pour la Saint Jean, le 23 Juin.

La particularité de Lisbonne ce sont les immeubles couverts d'azulejos. Ces petits carreaux de faïence multicolores se trouvent un peu partout et décorent les façades, les cafés, le métro, les places. A une époque ils servaient à cacher rapidement des murs délabrés.

Autre particularité, les trams qui sillonnent la ville. La ligne la plus connue, la 28, part de Martim Moniz et traverse les quartiers populaires de Graca, Baixa, Alfama, Estrela. Nous l'avons prise le deuxième jour. Nous sommes arrivés un peu tard au départ, on a fait une grosse demi-heure de queue en plein soleil mais dans la bonne humeur grâce à de sympathiques Français ( ça ne râle pas toujours un Français !). Une fois à bord ça couine, ça grince et mieux vaut avoir un bon équilibre ou une place assise pour résister aux puissants coups de frein !  On dévale les pentes à toute allure, les virages sont serrés, on frôle les immeubles. Parfois le tram stop sans prévenir, alors le conducteur descend, attrape une perche et  raccroche le fil électrique détaché. Évidement bondé de touristes mais en prenant une carte à la journée dans une station de métro nous avons pu monter et descendre le long de la ligne quand nous en avions envie tout comme le font les Lisboètes.

Après une pause déjeuner dans un petit coin calme nous descendons prendre l'air au bord du Tage en traversant la Baixa, le centre-ville. Un monde fou rue Augusta, envahie par les cafés qui s'étalent au milieu, prise d'assaut par les touristes assoiffés, les pavés chauffent, Lisbonne étouffe. On renonce à prendre l'elevador de Santa Justa, un ascenseur de l'ère industrielle qui fait grimper les gens au sommet d'une raide colline pour visiter les vestiges de l'église do Camo détruite durant la terrible secousse qui a mis Lisbonne à terre le 1er Novembre 1755, à 9h40. Trois énormes tremblements, un gigantesque incendie et un tsunami pour achever cette journée apocalyptique ... 60 000 morts . Seul le quartier de l'Alfama a été

épargné.

Aujourd'hui le tsunami ce sont les touristes qui envahissent littéralement chaque mètre carré. Les innombrables boutiques de souvenirs regorgent de babioles made in China que s'arrachent les ... chinois ...

On franchi un arc de triomphe et on débouche sur la grande place du Commerce malheureusement défigurée par des écrans géants, une scène et des gradins pour cause de mondial de foot ! Donc pas de photos de cette immense place qui doit être très belle une fois son calme retrouvé.

Et là coule le Tajo, bouffée d'air frais, on l'apprécie cheveux au vent, le doigt pointant une silhouette familière. Nous serions nous égaré ? Le Corcovado ici ? Non, c'est le Cristo Rei, son faux jumeau qui fait face à Lisbonne.

Vous reprendrez bien une petite grimpette ? Pour apprécier la ville c'est le prix à payer !

Et c'est bien fatigués que nous dominons les toitures du quartier de l'Alfama. Trop de monde partout, ça gâche un peu l'ensemble, obligés de jouer des coudes et d'attendre de longues minutes pour prendre une photo potable, voir défiler des guides, leurs petits drapeaux et leurs clients pressés avant de pouvoir entrer dans le moindre lieux digne d’intérêt. On abdique pour aujourd'hui.

Le lendemain, un gros orage a ramené un peu de fraicheur mais le ciel chargé et encore menaçant ne décourage pas la foule pour autant. Nous renonçons à aller jusqu'à la célèbre tour de Belem, passons un moment à contempler le monastère des Hiéronymites (et surtout les incroyables selfies que je n'ose pas encore photographier mais qui me font tellement rire) et méditons sur la patience des gens prêts à faire des heures de queue pour un gâteau ...

Nous décidons de repartir, il y a encore mille choses à voir au Portugal. La prochaine fois que nous irons à Lisbonne ce sera hors saison pour finir de découvrir tranquillement les trésors de cette magnifique citadine.