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Sciences nat' à Mindo, cacao et papillons

Mardi 9 Juillet 2019, après la lourdeur de la côte on respire dans la forêt à 1300 mètres d'altitude. Nous sommes arrivés à Mindo hier, petite ville hyper tranquille au fond d'une belle vallée humide. Derrière la rue principale bitumée les chemins de terre mènent à la rivière. Le bruit de l'eau pour berceuse.

A Mindo il y a du cacao mais pas de cacaoyers ! Ils poussent plus bas à l'ombre de la forêt pluviale. Mais à Mindo on transforme la cabosse en délicieux chocolat. On va donc prendre un cours gourmand dans une des boutiques du village.

Tout commence par cette petite pousse bien accrochée à son arbre, le Theobroma Cacao qui fleuri toute l'année et produit des fruits, les cabosses, qui peuvent grandir sur les branches mais aussi directement sur le tronc.

Un arbre peut produire 150 cabosses par an ! 6 kg de cacao en perspective. Jaune ou rouge en fonction des espèces, la cabosse mesure 15 à 20 cm de long et met plus de 6 mois pour pousser et arriver à maturité.

A l'intérieur on trouve les fèves de cacao recouvertes d'une pulpe blanche sucrée et un peu acide, le mucilage.

La fève de cacao ne doit pas être consommée crue, elle est toxique.

Il faut la faire fermenter au chaud, traditionnellement dans des caisses en bois et sous des feuilles de bananier pour conserver une bonne température. Cette fermentation va permettre de chasser les toxines nocives de la fève.

Quelques heures au soleil et les fèves sont sèches et prêtes pour l'étape finale, la meilleure selon Aloys !

Les fèves doivent être torréfiées légèrement pour laisser ressortir leurs arômes délicieux. Quelques minutes suffisent pour ne pas faire surgir trop d'amertume.

Une fois refroidies nos fèves peuvent être décortiquées puis moulues plusieurs fois en fonction de la finesse désiré.

Pur ou avec ajout de sucre ou d'arômes divers notre cacao 100 pour 100 est prêt !

Notre gourmand part le fondre en cuisine à bonne température et fabrique ses chocolats pendant que nous le dégustons en fondue aux fruits ou mélangé avec de la citronnelle et du gingembre. Onctueux, pas sucré, pas trop amer, moi qui ne suis pas très amatrice je me régale. Rien à voir avec les tablettes de nos supermarchés. Mieux vaut s'offrir du très bon chocolat de temps en temps et issu du commerce équitable, c'est encore mieux, pour profiter de son goût délicieux et de ses vertus.

Mercredi 10 Juillet 2019, après le cacao, les papillons. On s'enfonce dans la forêt pour aller voir de plus près ces ravissantes créatures éphémères. Un petit "jardin de mariposas" où l'on peut assister à l'ouverture des chrysalides, mon rêve !

L'oeuf de papillon fait naître une chenille qui s'enferme dans une chrysalide pour opérer en secret une incroyable transformation. Feuilles mortes ou perles d'or extraordinaires, translucides ou vert frais, chaque espèce rivalise d'imagination et d'ingéniosité pour se fondre dans son environnement. C'est fascinant.

J'assiste à la naissance de plusieurs papillons, émerveillée de voir ces fragiles insectes émerger de leur coque, chiffonnés, l'abdomen gonflé. Il se vide, se rétracte, le papillon se laisse sécher, les ailes se déplient tout doucement, les dessins apparaissent. Une demi-heure plus tard il s'envole vers sa courte vie ailée qu'il passera à déguster le délicieux nectar des fleurs de la forêt avant de pondre ses œufs et retourner au paradis des papillons, ses ailes délicates usées par le vol et les frottements.

Un moment poétique dont on a du mal à s'arracher. Nous passons le reste de la journée et la nuit sous un bouquet de bambous inspirants !

Vendredi 12 Juillet 2019, nous avons retrouvé notre place dans le village de Mindo, au bord de la rivière. Il fait beau et bon mais l'eau reste très fraiche. Les enfants du village viennent juste se tremper les pieds, quelques courageux tentent une véritable immersion. Malgré notre forte envie de rester là nous décidons quand même de bouger, il y a encore des choses à faire avant notre rendez-vous à l'aéroport de Quito le 20. On plie donc bagage à regrets, on se sentait bien dans ce petit coin d’Équateur, au milieu de la forêt pluviale.