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Cap vers Nazca et les civilisations du désert

Dimanche 12 Mai 2019, depuis Cuzco la route est longue jusqu'à Nazca. Il faut traverser les hauts plateaux du Centre. Des montagnes à escalader, redescendre, remonter, sur une route tortueuse, des cols à plus de 4000 m à franchir, passer d'un climat propice à la culture des bananes ou des avocats au fond des vallées à la grêle et l'air glacé de l'Altiplano. Cette route qui mène à la côte Pacifique était le fief de la guérilla et des bandits jusqu'à la fin des années 90. Plus sûre à ce niveau elle est quand même soumise aux nombreux glissements de terrain qui la rendent dangereuse mais en cette saison les grosses pluies sont passées, on devrait pouvoir rouler tranquillement en suivant les quelques camions qui s'aventurent dans les innombrables  virages.

Après deux bonnes heures de route nous voyons un panneau qui indique une piste à suivre pour aller aux thermes de Cconoc. Aloys et Gaspard adorent les thermes, je déteste ! Nous sommes déjà en altitude, il faut redescendre tout en bas sur la rive du rio Colorado.

Lorsque nous arrivons le parking est bien rempli, aujourd'hui c'est "El dia de la madre", la fête des mères au Pérou, ma fête donc !

On se retrouve au milieu des familles du coin venues se détendre mais surtout prendre leur douche de la semaine. L'eau est tiède, un luxe pour ceux qui n'ont que de l'eau froide dans leur maison quand ils ont de l'eau. Gaspard et Aloys font quelques brasses dans le premier bassin, celui qui reçoit la source donc sensé être le plus propre ! On verra demain si c'était une bonne idée.

On sent tout le bonheur que procure l'eau qui coule à volonté et qui délasse les dos fatigués, un rare moment de soin et de décontraction dans des vies difficiles rythmées par les travaux des champs.

Nous repartons après ce moment intimiste et attendrissant. Il faut remonter la piste jusqu'à la route et rejoindre l'altitude pour replonger en fin de journée dans les virages interminables qui mènent à Abancay, ville Andine que nous dépassons dans la nuit tombante sans envie de nous y arrêter. Les rares "campings" ou lieux à peu près sécurisés sont envahis par les fêtards du dia de la madre, quelques jeunes locaux et de la musique à fond. Nous sommes obligés de faire une quarantaine de km dans la nuit avant de trouver un terrain calme.

Lundi 13 Mais 2019, routines du jour, école, remplissage d'eau, ça nous prend à chaque fois la matinée.

Une fois de plus nous quittons la vallée du rio Colorado pour nous retrouver 4000 mètres plus haut sur l'Altiplano. Il grêle ! On accélère un peu sur ces hauts plateaux, moins de virages. Mais la nuit nous surprend. Cette route est longue et épuisante. Ce soir ce sera bivouac sur la route devant un petit restaurant de montagne. On demande la permission de nous garer derrière la maison pour être à l'abri du vent glacial. Les deux femmes qui tiennent l'endroit sont adorables et nous font rire car elles craquent complètement pour la blondeur d'Aloys à grands coups de cris et de mines de ravissement. Elles nous proposent de nous préparer un dîner mais nous sommes trop crevés. Au milieu de la Cordillère, malgré les rafales et les camions infatigables, on dort comme des loirs.

Mardi 14 Mai 2019, le vent de la nuit a lavé le ciel. Nous allons dire bonjour à ces deux courageuses qui vivent ici toutes seules tous les jours de l'année, levées depuis l'aube pour les quelques camionneurs qui s'arrêtent.

Je leur proposerais bien un petit coup de main pour revoir la déco ! Les pauvres animaux empaillés "maison" me filent des frissons.

Dans la cuisine la viande pendouille sur un crochet, des trucs végètent dans des bassines, des légumes flétrissent un peu sur les étagères mais ça sent bon la soupe mijotée et la gentillesse !

Des petites phrases fleurissent un peu partout, versets de la Bible ou affirmations maison ! "Si no quieres sufrir casate" !

Après cet arrêt poétique et une matinée écourtée par l'école on amorce en fin de journée la descente vers la ville de Nazca. Le paysage change radicalement, la montagne cède la place à des dunes de sable dont le Cerro Blanco, une dune de 2000 mètres.

On passe en quelques kilomètres de l'Altiplano au désert côtier. Un petit camping nous abrite sous ses eucalyptus, alimentés en eau par des nappes souterraines. L'air est chaud, il faut sortir citronnelle et moustiquaires. S'adapter.

Aloys découvre le jeu du Sapo. Un jeu traditionnel qui date des Incas et qui consiste à lancer des pièces en cuivre pour essayer d'atteindre la gueule d'un crapaud ou les trous qui l'entourent pour accumuler un maximum de points.

Mercredi 14 Mai 2019, à quelques kilomètres du camping, plus au sud, en plein désert, des archéologues ont découvert il y a une quarantaine d'années un grand cimetière de l'époque Nazca, la nécropole de Chauchilla.

De nombreuses momies avaient été disséminées un peu partout par des pilleurs uniquement intéressés par l'or et les bijoux mais les archéologues ont restauré une douzaine de tombes.

Grâce à l'air très sec de cette partie du désert ces corps de plus de mille ans ont conservé leurs cheveux et leurs vêtements. Ils étaient emballés en position fœtale dans une grande épaisseur de coton. L'ensemble est assez impressionnant à voir surtout in situ, à ciel ouvert.

La chaleur est intense en fin de matinée. Ici il ne pleut quasiment jamais.

On se réfugie au musée de Nazca pour découvrir quelques objets de cette civilisation qui a vécu ici entre 200 avant JC et 600 après JC. Ils pratiquaient l'agriculture intensive dans les vallées et vivaient aux abords du désert pour laisser toute la place aux cultures. Ils avaient mis au point un système d'irrigation souterrain. Très doués pour la céramique, ils réalisaient des objets très réalistes comme des récipients avec double goulots en forme d'animaux, de fruits ou de légumes.

Une mignonne collection de ce qui semble être des poupées fabriquées par des enfants, un berceau pour bébé, un service de vaisselle décoré de poissons ou d'étoiles, du tissage en 3D, la construction de leurs aqueducs souterrains encore en service, tout nous fascine.

Leur réseau d'aqueducs, les puquios, sont très bien conservés et fonctionnent encore, captant les eaux souterraines venues des montagnes dans des canaux reliés par des sortes de trous en spirale creusés dans le sol. Le vent, piégé par la spirale provoque un courant qui entraine l'eau dans le réseau jusque dans les zones les plus arides.

Lors d'un séisme en 1986, les habitants de Nazca privé du réseau d'eau moderne purent s'approvisionner grâce à ces puits datant de 2000 ans ! Les Nazcas étaient des experts pour apprivoiser le désert et en faire une oasis pour leurs cultures alors qu'il ne pleut en moyenne que 2 jours par an.

La ville de Nazca n'ayant aucun intérêt nous y déjeunons rapidement et faisons trois courses avant de partir le long de la Panaméricaine à la recherche du mirador du haut duquel nous pourrons avoir un tout petit aperçu du grand mystère des Nazca, leurs lignes tracées dans le désert sur des kilomètres, visibles du ciel uniquement. Ces géoglyphes représentent des animaux, des formes géométriques ou des plantes. Nous montons sur le mirador mais ce n'est pas la bonne heure, nous sommes en plein contre-jour. Nous remettons la visite à demain, la nuit tombe déjà, nous nous posons entre la route et le désert.

Jeudi 15 Mai 2019, réveillés au son des camions qui foncent sur la Panaméricaine. De là où nous sommes un monticule nous permet de voir quelques lignes droites traversant le désert, ces fameuses lignes tracées par les Nazca entre -200 ans et +600 ans. Sur 30 cm de profondeur ils retiraient les pierres sombres pour faire apparaitre le sol plus clair. L'aridité et l'absence de végétation ont permis de conserver intacts ces motifs mystérieux, personne n'ayant encore compris leur signification. Culte de l'eau ? Calendrier astronomique ou religieux ? Les archéologues cherchent encore des réponses.

Nous remontons sur le mirador qui a largement fait son temps ...

Vue imprenable sur la Panaméricaine.

Et sur les géoglyphes qui la bordent. Fascinants témoignages incompris du peuple Nazca. Ici la représentation très stylisée d'un arbre et de ses racines.

Là le géoglyphe des mains.

Impossible à voir d'en bas le lézard a été coupé en deux lors de la construction de la route !

Certes ceci n'est qu'un minuscule aperçu de l'art particulier des Nazca. Nous aurions pu prendre un avion pour survoler les dizaines de figures gravées dans l'immensité du désert mais les conditions de sécurité moyennes et les prix prohibitifs nous ont fait renoncer. Nous aurions pu voir un colibri, un singe, une araignée, un perroquet, une mouette, un pélican, un chien, des lamas ou même une baleine ! Incroyables par leurs dimensions, plusieurs centaines de mètres chacun.

Nous repartons quand même émerveillés par la justesse des proportions des dessins que nous avons vu sachant que ceux qui les ont fait ne pouvaient prendre de la hauteur pour voir le résultat.

Après la civilisation des Nazca nous faisons un saut encore plus lointain dans le passé pour aller découvrir les géoglyphes laissés par la civilisation Paracas 1000 ans plus tôt.

Sur la route une église complètement en ruine nous surprend. San José, église Jésuite du XVIII ème, laissée dans un total abandon, prête à s'écrouler au prochain tremblement de terre. Quel dommage.

Quelques kilomètres avant la ville de Palpa nous voyons un mirador. C'est le site des géoglyphes de "la famille royale". Obtenus grâce à un empilement de pierres à flanc de collines ces dessins étaient bien visibles de la population et contrairement à Nazca ils représentent des humains. Ces figures sont moins connues et pourtant le site est fascinant. Très récemment, grâce à une étude de terrain faite par des drones des chercheurs ont trouvé une soixantaine d'autres figures géantes. De quoi donner matière aux archéologues pour essayer de comprendre leur signification réelle.

Fasciné, mais moins longtemps que nous, Aloys tient la jambe du gardien. Il fait meilleur à l'ombre des canisses.

Nous continuons en direction de l'océan mais j'ai lu quelque part qu'il y avait des traces d'une autre civilisation en plein désert. Nous bifurquons donc pour prendre une piste en direction de la "Ciudad Perdida".

Et nous nous enfonçons dans un océan de sable blanc à la recherche de cette citée bien perdue.

Un maigre champ de coton abandonné arrive encore à fleurir. Une nouvelle leçon de chose pour Aloys qui découvre comment pousse le fil de ses vêtements !

Au bout de quelques kilomètres un panneau annonce que nous sommes sur la bonne piste. On commençait à douter. Nous sommes seuls sur les lieux, manifestement méconnus. Un gardien, ravi d'avoir un peu de visite, nous tend consciencieusement nos tickets et nous donne quelques explications sur ce site. Il s'agirait d'une ville bâtie par les Poromas environ 1200 ans après JC. Il semblerait que 3000 personnes y vivaient. La ville aurait été complètement abandonnée à cause de la sécheresse. Fouillée mais sans grand intérêt pour les archéologues car les habitants n'ont pas laissé grand chose en partant, seulement des poteries brisées.

Munis de chapeaux et gourdes nous marchons seuls dans cet univers hostile et minéral, accueillis par le silence. C'est un peu impressionnant !

Dans ce chaos de pierres noires on tente d'imaginer la vie. Il y en a eu, c'est certain. Des fragments de poteries jonchent le sol. Aloys brave les rayons brûlants du soleil pour se lancer dans une minutieuse reconstitution, se prenant, le temps d'un instant, pour un archéologue découvreur de trésors fabuleux et de civilisations mystérieuses.

Après cette promenade très insolite on s'arrête pour déjeuner à "l'ombre" d'un arbre !

Seuls deux bus passent, ramenant des ouvriers agricoles qui cultivent plus loin les rives d'un rio quasi asséché. Nous les suivons et retrouvons la route asphaltée et la civilisation. Du sable, des ordures, des camions. La route jusqu'à la ville d'Ica n'est pas terrible. Nous passons devant un supermarché Plaza Vea et faisons quelques courses. Et comme d'habitude depuis quelque temps nous nous laissons piéger par la nuit qui arrive toujours trop tôt. Nous voulions aller jusqu'à la mer mais nous changeons nos plans, nous n'avons pas envie de rouler la nuit. Pas d'endroits sympas à Ica mais à une encablure de là il y a une véritable oasis, Huacachina. En quelques minutes nous atterrissons dans un autre monde. Nous trouvons une place dans l'une des deux rues pour une nuit bien tranquille.

Vendredi 16 Mai 2019, un minuscule lac alimenté par une source souterraine complètement entouré de hautes dunes, on se croirait dans un décor de cinéma. Ultra touristique cet endroit attire les gens des environs mais aussi ceux de Lima et les jeunes voyageurs en quête de sensations. A l'origine ce devait être magique mais aujourd'hui hôtels et restos entourent cette lagune verte. Nous ne voulions surtout pas venir ici mais c'était le lieu sécurisé le plus près de la ville d'Ica, 4km à peine.

Le décor est tellement insolite que nous oublions nos réticences et le côté usine à touriste. Nous nous promenons sur les rives, buvons des Pisco Sour, il fait chaud mais pas étouffant. Aloys fait la connaissance de Lisa, 12 ans, ils ne se quittent plus.

Malheureusement sur les dunes les Buggys dévalent le sable à toute vitesse et polluent l'atmosphère sans aucune considération pour le milieu ambiant et encore moins pour la sécurité des gens qui s'y promènent.

En pleine journée la chaleur monte, le sable brûle. Il faut attendre que la nuit tombe pour escalader les dunes et se laisser glisser tout en bas puis recommencer jusqu'à l'épuisement. Gaspard loue un surf mais ce n'est pas très concluant ! Aloys rencontre une famille de Lima, les liens sont créés rapidement autour des fous rires dans les descentes. Il fait nuit mais la famille invite Aloys à partager un pédalo avec leur fils. Le froid arrive, nous nous retrouvons autour d'une bonne pizza à la terrasse d'un resto. Oswald est Bolivien et Brésilien, plutôt exubérant, sa femme Péruvienne de Lima, assez réservée. On s'amuse à échanger sur les particularités de leurs éducations respectives. Malheureusement je ne pense pas à prendre mon appareil pour une photo souvenir, leurs enfants sont fatigués, ils rentrent assez vite à leur hôtel. Nous regagnons nous aussi notre hôtel *****, Philéas est juste à la bonne température quand nous nous couchons, l'air frais du désert est un vrai bonheur.

Merci Oswald, grâce à toi j'ai quand même des photos de ces bons moments avec vous.

Samedi 18 Mai 2019, il est temps de partir, Huacachina va imploser, c'est le week-end. La Panaméricaine est toujours aussi désolée et sale jusqu'à la petite ville balnéaire de Paracas. Hormis les restaurants de ceviche il n'y a pas grand-chose à y faire et encore moins à voir. On nous racole pour un tour en bateau aux îles Ballesta, gros rochers abritant des colonies d'oiseaux marins et de lobos. Une fois de plus le prix nous fait fuir pour la prestation proposée. On trouve quand même un endroit où faire un plein d'eau potable. On en profite pour s'amuser en regardant les pélicans squatter les bateaux de pêche.

Un peu plus au sud on pénètre dans la réserve de la péninsule de Paracas. Paysage typique de ce bord de mer atypique.

Du sable à perte de vue, ocre ou rouge, des falaises plongeant dans l'océan, des oiseaux marins, une brume quasi permanente. Le courant de Humboldt chargé du froid polaire de l'Antarctique baigne les eaux du Pacifique, de la Terre de Feu jusqu'à l'équateur. En maintenant une haute pression il empêche la pluie d'arriver sur les côtes. Le contraste avec la chaleur du continent crée une brume baignant le paysage la plupart du temps. Les eaux riches en poissons et nutriments attirent les oiseaux, nombreux. Leurs fientes, le guano, est un puissant engrais très recherché. Ce courant crée donc tout un écosystème et une économie particulière. Mais lorsque le courant chaud El Niño vient remplacer Humboldt tout s'inverse, la pluie arrive, violente, ravinant le désert. Ce cycle a chassé nombre de civilisations de leurs habitats d'origine.

Arrêt vivifiant dans le petit port de Lagunillas. Ici le pélican est roi et son précieux guano ramassé tous les 7 à 8 ans. On poursuit la piste jusqu'au bout, jusqu'à une falaise dominant une jolie plage. Surprise, un camping-car et un van sont garés et ça parle français. Comme à chaque fois on fait très vite connaissance autour d'une bouteille ! Aloys est trop content de trouver Marcellin, Aliénor et Eulalie pour une soirée entre enfants.

Dimanche 19 Mai 2019, se réveiller et filer à la plage après une séance d'école motivée par l'appel du sable, rien de tel pour mettre tout le monde de bonne humeur.

Les gens du coin arrivent et se jettent dans l'eau, bien trop froide pour nous !

On reste courageusement sur le sable, heureux de profiter des ces heures à ne rien faire d'autre qu'à les regarder passer.

Les enfants non plus ne se mouillent pas mais ils bâtissent leurs rêves éphémères avec tout le sérieux de leur âge.

Un déjeuner partagé et déjà l'heure de nous quitter, chacun vivant à son propre rythme, suivant son propre chemin, ses envies. On retrouvera les PacePartout à Lima, ce soir ou demain. Nous n'avions pas envie de visiter la capitale du Pérou mais on aimerait changer les chaussures de Philéas et après des recherches infructueuses il va falloir aller les trouver là-bas. Après discussion on décide d'y arriver de nuit pour essayer d'éviter les embouteillages. On plie bagage, un dernier échange avec Constance et Bertrand qui eux aussi se laissent porter au gré du vent mais pas dans le même sens, ils vont vers le sud.

Adieu le calme du désert. Nous voilà en fin d'après-midi sur la Panaméricaine, un hallucinant terrain de jeu pour conducteurs sans règles ni lois. 260 km à stresser. Camions et bus se calent dans la file de gauche et se font naturellement doubler à droite puis déboitent à droite sans raison et sans clignotant. On se fait doubler alors qu'on double pour voir deux secondes plus tard notre doubleur s'arrêter brusquement sur la voie d'urgence. Le Péruvien au volant use et abuse de son klaxon dont nous n'avons pas encore compris les codes. Un enfer. L'arrivée à Lima n'est pas mieux, tout est en travaux et notre GPS, ce vainqueur, nous fait systématiquement prendre les voies sans issues. Le rêve. Mais on finit par trouver la place qui nous servira de bivouac dans un quartier bourgeois et sûr. Les PacePartout sont là, l'endroit est calme avec vue sur mer, la police a un QG juste à côté et fait des rondes fréquentes, on peut s'endormir tranquillement en plein cœur de la grande capitale. Nos nuits sont comme nos jours, différentes.