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Titicaca vu du Pérou, âmes sensibles ...

Vendredi 12 Avril 2019, dernière image de la Bolivie avant de passer la petite frontière de Kasani et de passer sans encombres au Pérou juste avant la petite ville de Yunguyo. Sur la plaza nous retrouvons nos amis Argentins et un jeune couple de Français déjà rencontrés à Tupiza. Pendant que Gaspard enlève un pavé coincé entre les roues jumelées et discute avec un américain j'achète une carte Sim du pays et je cherche une cantine correcte avec Macarena. 5 Sol (1.30 euros !) le menu complet, soupe, poulet, gratin de pomme de terre et horrible gelée colorée en dessert. Parfait pour la troupe, on s'attable dans un petit boui-boui bourré à craquer, au coude à coude je ne peux même pas prendre une photo ! Rassasiés on quitte ce pueblo sans charme.

Je repère sur la carte une péninsule sur le lac Titicaca et un joli chemin de terre qui en fait le tour. On atterrit dans une petite communauté qui nous autorise à camper sur un terrain. Moyennant finances, Pablo, l'Argentin, négocie un asado pour le déjeuner du lendemain. Un top dans la main avec le chef de la communauté qui nous réclame quand même quelques Soles pour la nuit.

L'endroit est sympa mais il fait frais.

L'occasion d'allumer un bon feu.

Et de passer une bonne soirée en compagnie de Macarena, Pablo, Elise et Clément.

Un paquet de guimauve qui trainait dans Philéas "au cas où" régale les enfants.

Samedi 13 Avril 2019, c'est beau à voir la vie des champs au bord du lac. Ici les femmes portent un chapeau différent, blanc et bleu ciel, le dernier chic dans les épis de quinoa ! Jupe à volants et bolero, on est loin de la combinaison verte de nos fermiers !

Mais dans la douceur de ce paisible lieu un drame va se jouer ... le choix de l'asado ... le sacrifice d'une bête ... ça me rend malade. Et j'en deviens très irritable. Aloys excité, refusant d'obéir, pénible pour travailler, en prend largement pour son grade, je le punis fortement et lui interdis de sortir de Philéas pour le reste de la journée nous "privant" ainsi lui et moi du "festin" organisé ... On mangera un bol de lentilles ...

La bête est préparée toute la matinée. Rien ne se perd, tout est récupéré par la famille. De l'étable à l'assiette, c'est bien normal mais pas pour nous ... Pablo, lui, en bon Argentin, est dans son élément !

Il n'y a plus qu'à mettre tout ça dans le four en terre avec quelques papas andinas.

Le fumet qui s'en échappe ... est délicieux ! Mais je ne cède pas. Tout le monde s'est régalé mais il en reste tellement que je n'y couperai pas, tout sera partagé entre nous.

Dimanche 13 Avril 2019, réveil très matinal. Le "chef " nous demande de partir, nous ne comprenons pas ses raisons ... De toute façon nous avions prévus de plier bagages rapidement, ce que nous faisons. Et nous partons un peu plus loin pour un petit déjeuner au frais mais avec vue magnifique sur ce lac immense.

Et chacun reprend sa route de son côté. Avec Philéas nous continuons la piste qui longe la péninsule, on aime les tableaux champêtres, les épis de quinoa, les bergères.

Chaque maison, aussi modeste soit-elle, possède sa petite cabane au fond du jardin ! Enfin, on pense que c'est ça. Il y en a partout, toutes de la même taille et de la même couleur. Une subvention de l'état Péruvien ?

Nous traversons plusieurs petites îles reliées par une digue avant de retrouver le bitume et la route qui mène à Puno, grande ville du bord du lac où se pressent les touristes qui veulent aller sur les îles artificielles des Uros, îles flottantes reconstituées comme un parc d'attraction où le seul but est de faire dépenser un maximum de Soles pour du faux folklore.

On s'arrête à Puno le temps de faire quelques courses au Plaza Vea, supermarché moderne où l'on trouve du bon pain. On gare Philéas devant une caserne et on demande au planton de le surveiller, Puno a mauvaise réputation comme tout le Pérou d'ailleurs. On repart vite, pressés de retrouver le calme de la nature.

Du côté de Santa Lucia on bifurque à l'entrée d'une piste qui va jusqu'à la ville d'Arequipa, à plus de 200 km au sud-ouest. Nous trouvons un bivouac au bord d'un lac, la lumière est magnifique. Aloys peut se défouler et creuser au bord de l'eau tant qu'il veut.

On verra demain si on prend la piste de 200 km sans savoir si elle est praticable jusqu'au bout ou si on rebrousse chemin pour retrouver la route bitumée et ses nombreux camions. La nuit porte conseil il parait...