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Salar de Uyuni, entre ciel et terre

Lundi 18 Mars 2019, comme promis le réveil sonne à 4h ... qu'on ne vienne pas me dire que le voyage c'est des vacances ! Nuit noire et froid archi glacial, le 4x4 s'engage sur le salar en suivant son instinct. Le jour pointe à peine lorsqu' il nous dépose devant le premier hôtel de sel construit par les habitants de Colchani puis délaissé. Hernan nous explique que nous avons carte blanche pour nous geler dans le petit matin.

L'aube rosit l'horizon, nous sommes quasiment seuls dans cette immensité, comme un air de banquise et le froid mordant pour faire plus vrai ! Mais que c'est beau !

Pour nous réchauffer nous allons jusqu'au signe inratable du passage du Dakar par ici. Statue de sel, bien sûr.

Cette partie du salar est presque à sec, seuls quelques creux portent les marques des dernières pluies.

On a tous en tête les drôles de photos dues au manque de perspective. Mais nous ne sommes pas vraiment motivés car très nuls en la matière. Notre couple de Bolivien qui voyage dans le second 4x4x a passé des heures à s'entrainer et enchaine les figures acrobatiques, ouvre la bouche, saute, lève les pieds, rugit, court, se couche, s'accroupit, on s'amuse beaucoup à les regarder mais nous ne sommes pas vraiment prêts à les imiter, enfin pas tous !

On se demande pourquoi !

Cyriaque tente quand même le coup et donne quelques instructions à Aloys. Il faut bien faire quelque chose pour se réchauffer !

Bof !

Un peu mieux !

Et finalement on retourne au cliché classique !!!

Hernan nous cherche. C'est l'heure du petit déjeuner dressé dans l'hôtel de sel. Tout est fabriqué avec des blocs taillés dans l'épaisseur de la couche du salar.

Rassasiés et surtout réchauffés nous repartons à la conquête de la perspective ! Allez, on s'applique un peu ! Et on rit beaucoup !

On retrouve nos amies les Suissesses. Enfin, à vrai dire ce sont plutôt les copines d'Aloys mais il a bien voulu nous les présenter ! Drôles et sympas elles décident elles aussi de se lancer dans l'aventure malgré leur manque de motivation et d'idées. Et elles réussissent à faire marcher Aloys sur une tresse avec l'aide du regard avisé de Cyriaque qui prend la photo en main ! Bravo tous les quatre !

Curieusement Aloys qui râlait avec nous prend la pose sans broncher avec elles ! Merci les filles, on a tellement rigolé avec nos photos ratées !

La matinée est bien entamée, le ciel bleu reflète le blanc immaculé du salar. La luminosité est à son comble. Au loin les "îles", des collines de corail parsemées de cactus, semblent flotter sur le plus grand désert de sel du monde. 150 km de long, 100 km de large à presque 3700 m d'altitude. C'est la disparation d'un lac il y a 14 000 ans qui a donné naissance à cette gigantesque croûte de sel vers laquelle se tourne tous les regards car elle renferme une immense réserve de lithium. Le sel aussi y est inépuisable, la couche pouvant atteindre 120 m à certains endroits.

Hernan nous ramène vers le bord en roulant prudemment dans les 35 cm d'eau qui couvrent la zone. Il arrête la voiture sur un "îlot" et nous découvrons un paysage hallucinant ou le ciel et la terre se mélangent complètement en créant des couleurs tropicales à nous faire perdre la tête. On s'attend à voir des colonies de petits poissons colorés.

La tête un peu à l'envers on finit par quitter le salar, émerveillés, vraiment. Un grand moment dans notre voyage.

La réalité nous rattrape vite, le passage obligé par la vente de souvenirs ! C'est normal, c'est le jeu, on s'y plie avant de rentrer à l'hôtel où un déjeuner nous attend. Et c'est ravis mais complètement crevés que nous remontons en voiture et laissons Hernan reprendre le volant pour les trois heures de route qui nous ramènent à Tupiza et au confort de Philéas que nous retrouvons avec bonheur. Jamais on a autant apprécié l'eau chaude ! Nous venons de vivre quatre jours intenses et magnifiques, inoubliables. Incroyable Bolivie.