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Sud Lipez, descente vers Uyuni

Dimanche 17 Mars 2019, nous avons grelotté toute la nuit dans une chambre non chauffée, à 6h le réveil sonne comme une libération.

Nouvelle journée de route à travers l'Altiplano pour rejoindre le salar d'Uyuni, plus de 350 km encore.

En ce frais petit matin on repasse voir la Laguna Colorada qui s'éveille, rose et fumante, magnifique entrée en matière pour démarrer ce troisième jour d'aventure.

Désert de Siloli

Quelques kilomètres plus loin c'est à nouveau un paysage désertique que l'on traverse, animé par des formations rocheuses sculptées par l'érosion. La star du désert de Siloli est "l'arbre de pierre" qui se dresse sur son tronc aminci par les millénaires.

Laguna Honda

Dans cette partie du Lipez les lagunes aussi se succèdent, plus ou moins éphémères selon la quantité de neige tombée pendant l'hiver. On ne risque pas de se lasser des reflets des volcans sur ces eaux pures et calmes.

Laguna Hedionda

Ces bijoux nous font d'autant plus prendre conscience de l'absolu nécessité de préserver la planète. Rares sont les endroits vierges de pollution, d'ordures, de plastique. Nous sommes choqués depuis notre départ de constater la négligence des pays face au traitement des déchets, inexistant ou presque. Les populations ne sont pas éduquées, les bords des routes servent de dépotoirs, on voit tout le temps les gens jeter par terre leurs gobelets en plastique, bouteilles, canettes, couches de bébé, téléphone 4G à la main ... tout est question de priorité ... Par pitié, laissons la Terre respirer !

Par une piste qui ressemble à un sentier de lamas nous nous enfonçons un peu plus dans ces paysages sauvages, les yeux grands ouverts pour essayer de ne pas perdre une miette de cette "route" absolument hors du commun. Et quel chemin pour en arriver là !

Mais le volcan Ollagüe à cheval entre Bolivie et Chili marque déjà  la descente de l'Altiplano vers l'immense salar d'Uyuni.

Nous pique-niquons dans un champ de lave marqué de quelques formes étranges dont un condor sans tête ... si tu veux Hernan ! J'avoue avoir du mal avec ces sites touristiques basés sur la géomorphologie ... Mais le pique-nique est agréable, toujours parfaitement organisé et équilibré avec de nombreuses crudités mais aussi des pâtes... pour Aloys !

Et au bout de nombreux kilomètres (et une crevaison !) traversant une immense plaine parsemée de champs, notre chauffeur nous dépose, tout content, à l'entrée de la ville d'Uyuni, moche et sans le moindre intérêt. Gîsent ici, à 3670 m d'altitude, les locomotives abandonnées du rail Bolivien. Ok ok Hernan, comment te dire , après tout ce que nous venons de traverser et de vivre ensemble cet arrêt sonne le glas ! Coup de cafard , la redescente est rude, le regard encore plongé dans les eaux magiques des lagunes d'altitude.

La rouille, les tags et l'immense dépotoir jouxtant le site nous feraient presque pleurer de dégoût ... Mais dans les yeux d'un enfant tout ceci n'existe pas alors on joue le jeu pour Aloys et pour Hernan dont le métier est de nous conduire, nous, touristes, sur les lieux touristiques ...

On y reste le temps de faire croire qu'on y a pris du plaisir ! On peut ensuite avaler la vingtaine de kilomètres qui nous séparent de l'entrée du Salar, à Colchani, après un bref arrêt à "l'hôtel" simple mais propre. Hernan nous dépose là où sont déposés tous les touristes qui doivent assister au coucher du soleil.

En cette saison, juste après les pluies, le salar est en partie inondé ce qui crée une pellicule d'eau en particulier sur les bords.

On s'entraine à faire des photos nulles en s'aidant du manque de perspective !

La lumière est sublime.

J'adore cette Bolivienne manifestement très heureuse d'être là et qui, comme une enfant, s'amuse à ramasser de gros cristaux de sel.

Et soudain l'astre disparait sous les flashs des adorateurs venus le contempler. Les Incas ne sont pas loin... Bien que très touristique on apprécie néanmoins l'instant mais rentrons rapidement car la température chute brutalement. Nous rejoignons notre chambre aux dessus de lit léopard et peinture abricot écaillée mais aux quatre lits confortables. Les portes des toilettes ferment à clé, Byzance ! Hernan vient nous faire un point organisation. On retient que demain le réveil sonne à 4h, lever de soleil oblige. Ah, ces stars !