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A Ischigualasto on a marché sur la lune

Lundi 11 Février 2019, depuis Uspallata, hier, nous avons roulé jusqu'à la ville de San Juan, 300 km avalés dans l'après-midi. Nuit dans un camping municipal gratuit et nous reprenons la route après avoir repris l'école, c'est lundi.

Dans la nuit le vent s'est levé, il souffle sur cette région sèche et sablonneuse. L'horizon est barré par ce vent de sable. On prend de la hauteur pour atteindre, 300 km encore, en fin de journée le parking du parc national Ischigualasto que nous visiterons demain. L'endroit est désertique, la lune splendide, le silence royal.

Ischigualato, " Terre sans vie". Une vallée fantastique au creux de deux cerros. Ici les couches géologiques du Trias sont toutes visibles, un endroit unique au monde par sa géologie et sa concentration de fossiles de la faune de l'époque, les dinosaures et autres ancêtres des mammifères.

Mardi 12 Février 2019, pas le temps de sortir les cahiers ce matin, la visite du parc commence à 9h et en convoi, chacun avec son véhicule. Heureusement nous sommes peu nombreux à suivre le guide qui va nous emmener à travers les 40 km de cette Vallée de la Lune et sur Mars aussi... Le temps est couvert mais ici il ne pleut presque jamais nous dit le guide, pas d'averse au programme mais il fait presque froid lorsque nous commençons à nous enfoncer à travers le désert.

Le vent joue avec le sable depuis des millénaires, construisant des figures qui finiront par s'effondrer. En attendant, ce Sphinx se laisse photographier dans la pâle lumière et sur fond de ciel bas ce qui ajoute un mystère supplémentaire au lieu.

Par-ci, par-là des curiosités géologiques comme ces "boules de pétanque", bien rondes.

Au milieu de ce désert pousse quand même une maigre végétation et les attendus cactus.

Le guide nous arrête là où a été découvert en 1991 l'ancêtre des dinosaures, le plus vieux carnivore connu à ce jour, l'Eoraptor Lunensis. 230 millions d'années la petite bestiole.

Le convoi poursuit sa route et se rapproche d'une étrange barrière rocheuse, rouge, violette, selon la lumière.

Paysage surréaliste d'une autre planète. Au moment où je prends la photo deux guanacos passent par là comme pour nous confirmer que nous n'avons pas quitté notre bonne vieille Terre.

Et il suffit de tourner le dos pour voir le ciel, rassurant, à travers les nuages qui se déchirent.

On dirait que l'on a marché sur des fossiles ! C'est possible, il y en a tellement ici. On en deviendrait paléontologue dans la foulée tellement c'est fascinant d'imaginer une vie si ancienne et si différente.

De la Lune à la planète Mars. Du gris au rouge au blanc. En quelques kilomètres. Magnifique.

Puis la boucle est bouclée. On quitte le "berceau du monde" pour retrouvre le monde connu, les marchands de souvenirs devant le  beau Centre d'Interprétation qui décrypte à merveille ce que l'on vient de voir. Plongée dans le Trias, énorme leçon du jour pour Aloys.

Une vingtaine de kilomètres plus loin un autre parc classé au Patrimoine Mondial, Talampaya. Nous passons nous renseigner. Celui-ci n'est accessible qu'en mini bus pour aller voir des formations géologiques spectaculaires creusées dans la roche rouge et le canyon du rio Talampaya. Le prix nous semble exorbitant (75 euros) pour avoir accès à un paysage. Alors on file et on reprend la route sans apercevoir l'ombre d'un ñandou ou celle d'un lapinou.