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Rio, vue du Pain de Sucre

Samedi 21 Juillet 2018, à 8h30 pétantes nous sommes devant le téléphérique du Pain de Sucre. Le premier téléphérique du moins car il en faut deux pour atteindre le sommet du mont granitique qui culmine à presque 400 m au-dessus de la mer. Une première cabine grimpe une colline. Puis une deuxième escalade le pic. Aloys n'est pas très rassuré en voyant la Praia Vermelha d'aussi haut ! Mais ça va vite, cinq petites minutes et on peut rejoindre la terre ferme.

A peine arrivés nous sommes accueillis par de drôles de petits singes, de la famille des Ouistitis. Ils ont pris l'habitude des touristes mais il ne faut surtout pas les nourrir, ils trouvent tout ce qu'il leur faut dans la forêt. Et malgré les pancartes d'interdiction et d'explication tout le monde leur tend du pain ou des chips .... ça m"énerve ...

Après avoir attendu 20 minutes qu'un couple fasse son selfie parfait (!) on peut à notre tour profiter de la vue incroyable sur Copacabana d'un côté

Botafogo, Flamengo le Corcovado de l'autre. Quelle chance, toujours pas de brume, la terreur des touristes qui se retrouvent souvent la tête dans les nuages sans rien voir de la ville.

Là, tout en bas, la petite plage à gauche c'est Urca, un tout petit quartier de Rio. Evidemment la ville est immense, nous n'en voyons ici qu'une toute petite partie.

La foule arrive, il faut commencer à jouer des coudes pour prendre des photos, on descend un peu plus bas, au calme et au frais sous les arbres car le soleil commence à taper.

On retrouve les ouistitis qui font rire Aloys en sautant partout, vifs et malins. Parfois ils se rapprochent, on se méfie un peu, ils peuvent griffer même si leur caractère est doux.

Pendant qu'on discute un monsieur nous interrompt. C'est Felipe, un guide Brésilien qui parle très bien français. Il n'est pas en "service" mais vient ici pour essayer de trouver des clients. On sympathise très vite, il nous raconte des tas de choses sur son pays, adore sa ville, c'est un Carioca pur souche. On lui propose de redescendre avec nous. On reprend le premier téléphérique puis on décide de descendre à pied dans la forêt jusqu'à Urca. Une promenade bien raide ! Affamés, on trouve un petit resto que l'on partage avec Felipe. Rendez-vous est pris avec lui pour le lendemain matin. Il m'a à peu près convaincue d'aller visiter Rocinha, la plus grande favela de Rio. Il parait qu'un grand marché a lieu le Dimanche, que c'est sympa et bon enfant et qu'ensuite nous irons faire un barbecue sur la plage, côté "riche". En venant à Rio je ne voulais pas "visiter" de favela. Chaque quartier a la sienne, plus ou moins étendue, plus ou moins misérable. Il est de bon ton de dire que les gens des favelas travaillent, vivent, ont des loisirs comme les autres, qu'ils ne sont pas si malheureux, pas si pauvres. Mais c'est oublier la réalité de ces quartiers où règne souvent violence et drogue, où les descentes de police sont fréquentes, où des coups de feu peuvent être tirés n'importe quand. Alors on a beau essayer de me vendre les mignonnes favelas en cubes couleur pastel, la misère reste la misère et je n'ai pas envie d'aller la visiter comme un musée à ciel ouvert. Mais Felipe semble y connaitre du monde et faire un marché n'est pas tout à fait pareil qu'une visite alors je finis par dire oui. On prend un taxi pour rentrer et on dépose Felipe devant le métro. En sortant du taxi il demande à Gaspard 50 Reais (11 euros), il dit qu'il nous les déduira demain. Je tilt un peu ! En plus au moment de payer le taxi Gaspard réalise qu'il lui a filé son dernier billet ! Je finis par avoir des doutes sur le Felipe mais en même temps il semble tellement passionné et cultivé, ce serait dommage s'il n'était qu'un vulgaire profiteur... On verra demain, on a rendez-vous devant le petit supermarché Mundial de notre quartier à 8h30.