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Rio, Ipanema en bleu-gris

Dimanche 22 Juillet 2018, la plage sous le soleil c'est d'un banal ! Alors aujourd'hui on se démarque et on part à la plage sous la pluie, eh oui, il fallait bien que ça arrive. Pas vraiment de la pluie mais une sévère grisaille qui enrobe Rio et Ipanema d'un voile cotonneux.Mais que faisons-nous à la plage ? On ne devrait pas être au marché de Rocinha avec Felipe ?! On l'a attendu, longtemps, une bonne heure (tout en regardant un type se gratter la tête avec une éponge! Je l'ai pris au vol, discrètement  ) ... son téléphone ne répond pas... Nous sommes déçus, pas pour Rocinha mais de nous être trompés à ce point sur lui. Nous n'avons pas envie d'être méfiants, prudents oui mais pas systématiquement suspicieux. Sommes nous trop naïfs ? On se dit qu'il doit y avoir une explication mais en même temps on doute, bref, on ne sait plus quoi penser. Aloys apprend les mots "escroc", "profiteur", il crie au scandale et veut qu'on le raconte à tout le monde. Je lui dit qu'on attendra demain, qu'il nous appellera peut-être mais au fond de moi je n'y crois pas vraiment. Bref, on garde quand même le sourire, on prend un taxi et on part se consoler dans une churrascaria d'Ipanema, un concept très répandu au Brésil, un restaurant au menu unique avec rondes de viandes grillées à volonté. Les serveurs passent chacun avec une viande différente. On en avait fait un à Sydney, un resto d’anthologie, on s'était régalé d'innombrables morceaux de viandes grillés sur un barbecue géant servis encore grésillants. Là on reste mitigé. Peu de choix et viande souvent trop cuite. Décidément ce n'est pas notre journée !

En sortant, juste en face, se tient le marché "hippie" d'Ipanema, une institution tous les dimanches depuis 1968 ! Je ne sais pas ce qu'il a encore de hippie mais c'est sympa d'y faire un tour pour dénicher des souvenirs artisanaux dans une ambiance familiale. Les stands sont souvent tenus par des mères et des grand-mères, les bébés au milieu. Il y a aussi la tante, la cousine, la voisine, ça papote, ça mange des épis de maïs bouillis.

Le temps n'empêche pas les Cariocas de sortir. La voie près de la plage est fermée à la circulation, c'est comme ça le Dimanche, à Copacabana aussi. On trouve du coup l'ambiance plus agréable, moins de bruit bien sûr , on entend les vagues se fracasser sur le sable.

Ah, Ipanema, berceau de la Bossa Nova, douces voix de Joao Gilberto ou Tom Jobim. "Garota de Ipanema" tourne en boucle dans ma tête et là, sur cette plage de Rio sans soleil la magie opère, allez comprendre !

Inlassablement ils passent et repassent les vendeurs de tout. Ils y a ceux qui préparent des caïpirinhas à la demande, les vendeurs de café chaud, d'Açaï, de chips, de beignets, de paréos, ceux qui ramassent les canettes ...

On baigne dans une jolie lumière bleutée en cette fin d'une journée qui n'avait pourtant pas très bien commencée et qui se termine dans la douceur du sable d'Ipanema. Une prochaine fois en version couleur ?