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Moulay Bousselham

Mercredi 16 Mai 2018, trois jours de vacances dans cette petite ville de pêcheurs aux maisons colorées, dans un camping un peu vétuste mais avec un très très grand jardin, la lagune et le "port" devant nos fenêtres pour 5 euros par jours ... Au menu : vélo, plage, balade en barque, poissons grillés et si on a encore un peu de temps, farniente ! On repousse donc la date du ferry que nous devions prendre demain à Tanger pour continuer à profiter de la douceur de vivre du Maroc.

Côté lagune les barques à rames ou à moteur se partagent le terrain chaque matin et ramènent la pêche du jour directement sur le sable. On se baisse et on se sert. Une femme me tend son seau rempli de palourdes, un homme son sac de gambas, difficile de résister mais il faut négocier car nous avons une bonne tête de touriste ! C'est un peu la foire d'empoigne, la frénésie du Ramadan qui débute.

Pour la rupture du jeûne quotidien les familles multiplient les achats, les poissons s'arrachent. En fin de journée le souk du haut du village est pris d'assaut, les esprits s'échauffent, nous serons témoins d'une bagarre quasi générale dans une ruelle étroite. Nous avons réussi à nous extirper de là avant de recevoir un coup ! Un vieux secoue la tête, nous dit que c'est souvent comme ça pendant le Ramadan. Mais ça ne dure pas, chacun s'explique et se calme.

Jeudi 17 Mai 2018, côté plage, en fin de journée, des jeunes courent derrière un ballon. Tiens, mais quelle est cette petite silhouette parmi eux ? Aloys, très à l'aise, s'est glissé au milieu du groupe et court comme un fou pour essayer de marquer un but. La gentille bande lui offrira le ballon à la fin de la partie ! On restera jusqu'au coucher du soleil, très cliché mais tellement beau !

Vendredi 18 Mai 2018, depuis hier un monsieur nous harcèle gentiment pour nous faire faire un tour dans la lagune. Les touristes sont rares en ce moment alors il insiste ... beaucoup ! On négocie ... beaucoup ! On finit donc par monter dans sa barque pour approcher les rares oiseaux encore présents, les flamants roses, eux, sont déjà partis. A la place nous croiserons un troupeau de vaches en vacances et des milliers de crabes affairés. 

Et je peux photographier tant que je veux les barques colorées, ma deuxième passion après les portes des médinas !

On se laisse vivre dans ce petit paradis, bercés jour et nuit par le clapotis de la marée. Par le chant du muezzin aussi, plus long, plus insistant. Mais nous avons encore tellement d'endroits à voir et l'appel du jamon commence à se faire sentir, nos réserves de Serrano et chorizo ne sont plus qu'un vague souvenir, les garçons de Philéas en glisseraient bien quelques rondelles au milieu du bar grillé ! Allez, on repart, rendez-vous à Tanger ville.