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Essaouira, la "bien dessinée"

Mardi 1er Mai 2018, une odeur très iodée nous accueille pour un déjeuner tardif, des poissons fraichement pêchés et grillés, dégustés en toute simplicité dans une lumière bleutée. On choisit selon son goût, dorades, soles, bars, oursins, gambas, langoustes ! On négocie fermement, on s'attable dans l'une des échoppes qui propose la même chose que le voisin (mais en mieux bien sûr) et on se régale !

Le décor est planté, Essaouira respire l'ambiance particulière des petits ports de pêche. Décontractée, fanée, animée sans être agitée, la ville reste bien abritée derrière ses remparts, un peu à l'écart du monde mais sans s'y couper, un entre-deux dont on tombe sous le charme, instantanément.

Une flânerie pour prendre nos marques et nous repartons faire une quinzaine de kilomètres pour trouver un endroit calme et y passer la nuit à l'abri du vent.

Le port

Mercredi 2 Mai 2018, la matinée démarre sur le port sous le regard imposant des bastions qui en gardent l'entrée. Les célèbres barques bleues traditionnelles et réputées dans tout le pays sont là, les pêcheurs viennent de débarquer, tout le monde s'affaire dans le bruit, les odeurs, le cri des mouettes se disputant les entrailles des poissons jetés au sol; chacun vante la fraicheur de sa pêche, répare ses filets, prépare les hameçons.

La ville est bien gardée, on s'attendrait presque à voir surgir des pirates mais tout est calme aujourd'hui, même les alizés ne soufflent pas trop fort sur cette côte souvent balayée par de grosses tempêtes. Le seul danger vient du ciel, gare aux mouettes qui se lâchent ! On parvient à passer entre les gouttes ce qui n'est pas le cas de tout le monde, un malchanceux s'est vu redécoré juste devant nous ... le plus dur est d'éviter le fou rire ...

La medina

Après avoir traversé la place Moulay Hassan on entre dans la vieille ville. On ne peut pas s'y perdre, elle est petite et traversée par une large rue où se concentrent la vie et l'agitation. L'humidité ambiante écaille les façades, le bleu des volets accroche le regard. Les marchands sollicitent les touristes sans l'insistance habituelle et parfois fatigante rencontrée ailleurs, on peut flâner sur un ton plus calme.

Place du marché aux grains, les grains ont disparu au profit des marchands de tapis ... et de "restaurants" qui servent une horrible caricature de la cuisine marocaine ... qui nous vaudra quelques maux ...

Les ruelles sont parfois si étroites qu'on pourrait toucher les murs avec nos coudes. Quelques artisans travaillent la spécialité de la région, le bois de thuya et la marqueterie, cet art d'y incruster d'autres essences comme le bois de citronnier. Un objet nous attire tout de suite, un magnifique Land en bois, fidèle réplique de celui que nous avions en Nouvelle-Calédonie. Malheureusement celui-ci est une commande particulière, il n'est donc pas à vendre.

Les présentoirs à épices me font tellement rire ! Je remarque qu'un certain mélange est en rupture de stock !

Un autre restaurant testé le lendemain nous réconforte. On s'attable dans une ruelle calme, quelques tables, une carte sobre, ça sent le fait maison. La bonne idée des anciennes propriétaires est d'avoir écrit un livre sur les épices et la façon de les utiliser en quelques recettes concoctées par Rami Khadija dans sa petite cuisine. Elle me le dédicace, fière et heureuse ! Sa spécialité, le couscous à la viande de dromadaire ! Il n'était pas au menu du jour, elle le fait le vendredi, jour du couscous au Maroc. Mais nous nous sommes régalés entre les pâtes fraiches maison, un tajine confit à souhait, des briouats au fromage ... une Découverte , c'est le nom du resto, et un moment sympa avec les nouveaux propriétaires, un couple adorable. De quoi nous rendre le sourire car nous sommes souvent déçus depuis le début de notre voyage.

C'est sur cette jolie note que nous quittons la poétique Essaouira, tellement contents d'avoir eu la chance de profiter de cette ville à part