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De Te Anau à Dunedin par les Catlins

Île du sud, 440 km, jours 18,19,20

 

Dimanche 14 Mai 2017, nous faisons route vers Invercargill, grande ville la plus au sud où nous décidons de ne pas nous attarder pour rejoindre les Catlins, cette région du sud couverte de collines et de moutons, de plages sauvages et de lions de mer observables depuis les nombreux phares et points de vue qui jalonnent cette côte magnifique. Nous espérons beaucoup croiser le "yellow penguin", une espèce rare qui ne vit qu'ici.

Waipapa point, Slope point, Curio Bay

 

Le temps est typiquement Néo-Zélandais aujourd'hui, gris ! Cela fait ressortir le vert des prairies et ne semble pas gêner les adorables petits moutons qui peuplent les collines d'herbe grasse le long de la South Scenic Road qui serpente d'Invercargill à Dunedin.

 

Au bout d'une route, Waipapa point, un phare, blanc, sentinelle solitaire, enfin presque ... Une masse sur la plage, notre premier Sea Lion, impressionnant, placide mais quand il se dresse en montrant les dents nous détalons comme des lapins !!! il baillait , tout simplement ! Nous rions mais gardons nos distances, sous ses airs de mastodonte pataud le lion de mer se déplace assez rapidement sur ses deux nageoires.

 

L'arrêt suivant se mérite un peu, il faut conduire très prudemment sur une "gravel road", piste de graviers dangereuse car glissante, s'arrêter devant une barrière et marcher une vingtaine de minutes au milieu des moutons en écrasant quelques centaines de crottes au passage ! Battu par les vents Slope Point est le point le plus au Sud, la vilaine pancarte en témoigne. Nous prenons un grand bol d'oxygène en passant entre les gouttes, une super balade pour Aloys malgré sa frustration de ne pas avoir réussi à caresser ne serait-ce que l'ombre d'un mouton !

 

Le crépuscule approchant nous optons pour le camping de Curio Bay.  L'accueil est fermé mais des campeurs sont installés, nous faisons comme tout le monde, nous laissons le prix de la nuitée dans une boite clouée sur la porte, l'honesty box ! On connait, en Nouvelle-Calédonie, sur le bord des routes, on peut acheter ainsi des fruits, des coquillages, des objets sculptés. Et gare au malhonnête il sera vite repéré ! Ici personne ne fait le guet mais la confiance accordée au visiteur suffit en principe à garantir le paiement ...

 

Lundi 15 Mai 2017, la baie est jolie mais dévoile surtout une extraordinaire curiosité : une forêt pétrifiée du Jurassique, 180 millions d'années, dont quelques troncs émergent des eaux à marée basse. C'est incroyable d'avoir sous les yeux ce témoignage du passé tumultueux de la terre. La forêt qui recouvrait la zone a été brûlée et en partie ensevelie par des coulées volcaniques. La qualité de pétrification est fabuleuse, on dirait du bois à s'y tromper. Nous y restons un long moment, l'esprit perdu dans nos clichés du Jurassique.

 

De l'autre côté, la plage nous appelle, on se croirait en été. Nous guettons en vain les dauphins Hector, espèce endémique et rare. On est bien, cet endroit est si beau. C'est avec regret que l'on quitte notre place, on s'y calerait bien quelques jours de plus mais il y a encore mille choses à découvrir, il faut avancer.

Les noms de minuscules bourgades se succèdent, Waikawa, Papatowai, Owaka, inutile d'espérer y trouver une épicerie, il n'y a aucun moyen de se ravitailler sur la route. Aucun problème, nous avons tout ce qu'il nous faut pour une pause pique-nique humide aux Maclean Falls. On pourrait passer la journée à visiter les nombreuses cascades de la région dont les fameuses Parakaunui Falls mais Aloys est fatigué, le rythme de nos journées est soutenu sans parler du travail scolaire à caser chaque jour, Nous décidons de trouver un camping assez tôt pour prendre le temps de nous occuper de lui.

Canibal Bay, Kaka Point

 

Mardi 16 Mai 2017, il est tôt . Sur la route un panneau au nom alléchant nous interpelle, Canibal Bay ! Nous tournons et nous engageons sur un de ces chemins dont la Nouvelle-Zélande a le secret, étroit, tortueux, pentu et non goudronné mais comme toujours on a hâte de savoir ce que l'on va trouver au bout. Chouette, une plage déserte ! Pas de croqueur d'os à l'horizon ? Alors on fonce pour une grande promenade vivifiante.

 

Heu, tu es sûr que rien ne bouge là-bas tout au bout ? Ah si maman, des lions de mer, il y en a plein. Plein? Bon , et si on faisait discrètement demi-tour hein ? Plein combien ? Six ou sept, et il y a deux personnes aussi. Six, ça va, j'imaginais une colonie entière. En effet ils sont six, et gros ! Et semblent assez agressifs entre eux. On les observe et on voit vite qui est le patron, un gros mâle belliqueux qui fait régner la loi sur son territoire. Il s'attaque à un rival qui s'approche trop près d'une ravissante femelle, celle-ci prend le large pendant la bagarre du coup les deux mâles finissent par bouder avant de se mettre quelques pelletés de sable dans les yeux, enfin ça c'est ma version car je ne parle pas du tout le langage otarie ! On s'amuse un long moment à les regarder et un habitué des lieux venu les photographier nous explique qu'en effet un mâle du groupe  est réputé pour son agressivité. Mieux vaut rester à l'écart.

Tiens, une algue . Ben quoi, une algue? Ah, oui, une algue !

Des matins comme ça nous en en veut encore.

Kaka Point

 

Il y a des noms comme ça! Évidement ça fait beaucoup rire Aloys qui en oublie de râler face à la promesse d'une autre promenade vivifiante ! Grâce aux jumelles nous apercevons des otaries perchées sur les énormes rochers, on se demande comment elles font pour grimper si haut !

Une balade qui marque la fin de la très poétique route des Catlins, moins touristique que le reste du pays, notre préférée. Nous passons par Dunedin faire le plein de produits frais, autre lieu, autre vision de ce pays merveilleux,

alors que l'aventure continue !