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Te Anau, Milford Sound, on explore le Fiordland

Île du Sud, 463 km, jours 16 et 17

Vendredi 12 Mai 2017, nous laissons les lacs derrière nous et partons vers le parc naturel du Fiordland, inaccessible dans sa majeure partie et quasi inhabité, creusé par les glaciers pendant des millénaires. Les glaciers ont fondu, la mer a pris leur place créant un paysage unique et spectaculaire, les fjords. Nous aimerions voir le plus connu du pays, le Milford Sound mais la route est longue et la nuit est tombée lorsque nous arrivons  sur les bords du lac Te Anau un peu plus au nord que la ville du même nom.

Au bord du lac Te Anau

Le froid piquant nous réveille et l'écharpe blanche est encore là . Je commence à comprendre pourquoi les Maoris ont donné à la Nouvelle-Zélande le joli nom de "Pays du Long Nuage Blanc" même si ça n'a rien à voir avec cette écharpe brumeuse qui s'échappe des lacs mais plutôt à cause des nuages qui accrochent les sommets des montagnes et que les navigateurs voient de loin.

La journée semble prometteuse, justement pas un nuage à l'horizon mais ici le temps est imprévisible, le vent peut se lever et apporter des pluies torrentielles ce qui arrive la majorité du temps.

Eglinton Valley

Deux bonnes heures de route nous attendent pour rejoindre l'entrée du Milford Sound. Les gelées matinales persistent malgré le soleil, les perles de givre s'illuminent, la végétation crée un tapis blanc, tout est encore silencieux.

Puis le paysage s'ouvre sur une spectaculaire vallée d'herbe jaunie, l'Eglinton Valley, ancienne vallée glacière. Nous avons juste le temps de profiter de la vue avant l'arrivée des bus qui charrient le flot de touristes asiatiques qui courent un marathon à partir de Queenstown pour en faire le plus possible en un minimum de temps. Nous les laissons nous dépasser et continuons de notre pas tranquille à franchir les cols, descendre les vallées et croiser au détour d'un tunnel le drôle de Kéa, unique espèce de perroquet des montagnes. Curieux et très intelligent, il aime s'attaquer aux joints en caoutchouc des voitures et récupérer tout ce qu'il trouve. Pas farouche il se laisse approcher pour une séance photos et se montre sous son meilleur profil.

On perce les secrets du Milford Sound

Après tous ces arrêts contemplatifs nous arrivons enfin au bout de la route, un quai d'où partent les nombreuses compagnies de croisière qui explorent le fjord. L'entrée du Milford Sound est marqué par le célèbre Mitre Peak, 1692 m. Nous prenons des billets pour une croisière de deux heures et embarquons presque dans la foulée, ahuris d'avoir un temps aussi magnifique. Il y a même beaucoup trop de lumière pour les photos ! 

A bord c'est ambiance "la croisière s'amuse", un groupe bling-bling venu d'Inde (ou en tout cas des Indiens) embarque avec naans, curries et marmites de riz tout en parlant très fort ! On nous invite dans un coin plus tranquille, à la place du chef !

Le Mitre Peak

Le bateau s'éloigne du quai, nous nous laissons porter par l'incroyable beauté de ce paysage, ces montagnes vertigineuses qui tombent à pic dans l'eau émeraude, c'est spectaculaire. Le fjord débouche sur la mer de Tasman, d'un calme absolu aujourd'hui. Certains disent que parcourir le fjord par temps gris est tout aussi magique à cause de l'ambiance créée par les montagnes qui surgissent de la brume mais franchement par un temps pareil c'est exceptionnel.

Au retour nous croisons un groupe d'otaries heureuses, la profondeur du fjord (400 m par endroits), le mélange d'eau douce et salée, la proximité du grand large font de leur squatt un lieu paradisiaque. Un banc de dauphins, trop rapides pour moi, joue dans les eaux sombres. Et nous longeons des cascades dont une qui dégringole de 1000 mètres dans un fracas assourdissant, apothéose avant le retour à quai.

Malgré le côté très touristique du lieu (c'est l'endroit le plus fréquenté du pays), la magie opère, le fjord du Milford est une pure merveille, de celles qui rendent heureux, tout simplement. Nous rebroussons chemin vers Te Anau ville, nous avons besoin d'un camping pour laver du linge et nous brancher à l’électricité pour recharger les batteries, des considérations bassement matérielles mais indispensables,

alors que l'aventure continue !